06/04/2009

Statistiques

Répartition Nord-Sud des réfugiés dans le Monde en 2007.
Fin 2007, 1,1 M de réfugiés se situaient dans les pays du Nord (Europe et Amérique du Nord), soit 18 %, tandis que les 82% restant, 9,3 M, étaient dans les pays du Sud, principalement en Afrique Subsaharienne, en Asie et au Moyen-Orient.
Source : HCR

Origine des réfugiés reconnus par le HCR vivant en Turquie en 2008.
Au 31 décembre 2008, le HCR est en charge de 18209 personnes non-européennes, dont 11103 réfugiés et 7106 demandeurs d'asile qui attendent la décision du HCR sur leur statut de réfugié.

Source : HCR.









Origine des nouvelles demandes d'asile en Turquie en 2008.



Source : HCR.










Evolution du nombre de demandeurs d'asile et de réfugiés en Turquie entre 1998 et 2008.



Source : HCR.







Comparaison des statuts accordés aux irakiens en 2007.

Source : HCR.
Comparaison des taux de reconnaissance en première instance en 2007 par pays. Notons que la Turquie a accordé le statut de réfugié à 100% des demandes d'asile irakiennes alors que la Grèce a rejeté chacune des 3948 demandes d'asile irakiennes qu'elle a traitées. A des degrés divers, les décisions des pays européens sont aussi très disparates, dans certains pays les protections annexes (protection subsidiaire ou humanitaire) qui donnent moins de garanties aux réfugiés tendent à se développer aux dépends du statut de 1951, qui est plus contraignant pour les États. La singularité de la Turquie peut s'expliquer par le fait que son système d'asile est sous l'autorité du HCR et que les réfugiés sont ensuite réinstallés dans un pays tiers alors que dans les autres pays européens, ce sont des établissements para-publique (type OFPRA en France) qui effectuent la gestion de l'asile.

Evolution des réinstallations de réfugiés par pays d'accueil depuis 2000.
Depuis 2006, les Etats-Unis ont fait un grand effort pour réinstaller de nombreux réfugiés irakiens.
Malgré une baisse depuis 2002, le Canada, l'Australie et les pays d'Europe du Nord (Danemark, Norvège, Finlande, Suède) sont parmi les principaux pays réinstallateurs. Par contre, les autres pays européens, notamment d'Europe de l'Ouest ont considérablement réduit leur participation aux programmes de réinstallation en Turquie. En 2008, 11 réfugiés ont été accueillis dans ces pays.
Source : HCR.

Evolution des demandes d'asile dans l'UE depuis 1985.
Contrastant avec la hausse vertigineuse des demandes d'asile en Turquie, les demandes d'asile déposées dans l'Union Européenne sont en baisse depuis 2002. Ces chiffres sont le résultat du durcissement des contrôles aux frontières de l'Union qui bloque les réfugiés dans les pays de transit.
D'après les chiffres de Eurostat, la baisse des demandes d'asile dans la zone UE à 27 pays entre 2002 et 2007 est de 54% (UE 27 2002 : 421 475, UE 27 2006 : 192 300).
Certes, selon le HCR, le nombre de demandes d'asile en 2008 dans l'UE s'élève à 238000, soit une hausse de 24 % depuis 2006. Les chiffres absolus restent tout de même très en loin du pic de 2002 et de celui de 1992 (UE 15 : 672 385).

Répartition des fonds européens pour l'immigration et l'asile pour la période 2007-2013.








L'Union Européenne a mis en place des programmes de financement depuis 2007 pour soutenir des projets et des actions dans le domaine de l'immigration et de l'asile. Si l'on en croit les chiffres, les réfugiés ne sont pas vraiment la priorité.
Fond pour les frontières extérieures (2007-2013) : 1,820 Milliard d'Euros. Objectifs : système de surveillance des frontières plus efficace, amélioration des équipements et technologies de surveillance, ouverture de bureaux consulaires communs.
Fond Européen pour les réfugiés (2008-2013) : 628 Millions d'Euros. Objectifs : améliorer les conditions d'accueil et les services pour les réfugiés, intégration dans le pays d'accueil, réinstallation et transfert des réfugiés.
Fond Européen pour l'intégration (2007-2013) : 825 Millions d'Euros. Objectifs : Intégration des étrangers dans les pays d'accueil, évaluation des politiques d'intégration.
Fond Européen pour le retour (2008-2013) : 676 Millions d'Euros. Objectifs : coopération information, facilitation des retours volontaires, « la simplification et la mise en oeuvre des retours forcés des ressortissants de pays tiers qui ne remplissent pas ou plus les conditions d'entrée et de séjour, en vue de renforcer la crédibilité et l'intégrité des politiques d'immigration et de réduire la période de rétention des personnes en attente d'un retour forcé ».
Source : Commission Européenne.

Evolution du taux de reconnaissance des réfugiés en France depuis 1976.









Au-delà du durcissement des contrôles aux frontières et des refoulements, le chiffre symptomatique de la fermeture de l'Europe vis-à-vis des réfugiés est sans doute la baisse des taux de reconnaissance (nbre de décisions de reconnaissance sur un an / nbre total de décisions) depuis 30 ans par les différentes juridictions qui peuvent s'approcher du 0% (voir Grèce). L'exemple français est révélateur de cette tendance puisque le taux de reconnaissance est passé de 95% en 1976 à 16,6% en 2004, ou autrement dit le taux de rejet est passé de 5% à 83,4% en moins de 30 ans. Cette dégradation du droit d'asile s'observe aussi dans la baisse du taux de reconnaissance en première instance qui est passé de plus de 25% en 1976 à moins de 10% en 2004.


Source : OFPRA et BIP 40.